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Ce dimanche soir de novembre, j'étais dans la rue de l'Abbé-de-l'Épée. Je longeais le grand mur de l'Institut des sourds-muets. A gauche se dresse le clocher de l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas. J'avais gardé le souvenir d'un café à l'angle de la rue Saint-Jacques où j'allais après avoir assisté à une séance de cinéma, au Studio des Ursulines.
Sur le trottoir, des feuilles mortes. Ou les pages calcinées d'un vieux dictionnaire Gaffiot. C'est le quartier des écoles et des couvents. Quelques noms surannés me revenaient en mémoire : Estrapade, Contrescarpe, Tournefort, Pot-de-Fer...

J'éprouvais de l'appréhension à traverser des endroits où je n'avais pas mis les pieds depuis l'âge de dix-huit ans, quand je fréquentais un lycée de la Montagne-Sainte-Geneviève.

J'avais le sentiment que les lieux étaient restés dans l'état où je les avais laissés au début des années soixante et qu'ils avaient été abandonnés à la même époque, voilà plus de vingt-cinq ans. Rue Gay-Lussac - cette rue silencieuse où l'on avait jadis arraché des pavés et dressé des barricades -, la porte d'un hôtel était murée et la plupart des fenêtres n'avaient plus de vitres. Mais l'enseigne demeurait fixée au mur : Hôtel de l'Avenir.

Nous habitions un hôtel au bout de la rue Pierre-Nicole. Nous vivions avec l'argent qu'avait procuré à Jacqueline la vente de son manteau de fourrure. La rue ensoleillée, le dimanche après-midi. Les troènes de la petite maison de brique, en face du collège Sévigné. Le lierre recouvrait les balcons de l'hôtel.

J'ai rejoint la rue d'Ulm. Elle était déserte. J'avais beau me dire que cela n'avait rien d'insolite un dimanche soir, dans ce quartier studieux et provincial, je me demandais si j'étais encore à Paris.

Devant moi, le dôme du Panthéon. J'ai eu peur de me retrouver tout seul, au pied de ce monument funèbre, sous la lune, et je me suis engagé dans la rue Lhomond.

Devant moi, le dôme du Panthéon. J'ai eu peur de me retrouver tout seul, au pied de ce monument funèbre, sous la lune, et je me suis engagé dans la rue Lhomond.

Quelques pas encore, et j'ai débouché sur la place de l'Estrapade. J'ai cherché le numéro 26 de la rue des Fossés-Saint-Jacques. Un immeuble moderne, là, devant moi. L'ancien immeuble avait sans doute été rasé une vingtaine d'années auparavant.

J'aurais pu marcher jusqu'au Val-de-Grâce, dans cette zone paisible où nous nous étions cachés, Jacqueline et moi, pour que le marquis n'ait plus aucune chance de la rencontrer.

C'est une bien étrange histoire que celle qui s'est déroulée au cours de la nuit dernière dans l'immeuble du 26, rue des Fossés-Saint-Jacques, proche du Panthéon, chez M. et Mme T.

C'est une bien étrange histoire que celle qui s'est déroulée au cours de la nuit dernière dans l'immeuble du 26, rue des Fossés-Saint-Jacques, proche du Panthéon, chez M. et Mme T.

Le couple s'était installé en juillet dernier au rez-de-chaussée du 26, rue des Fossés-Saint-Jacques, dans un atelier transformé par eux en studio.

Quelques pas encore, et j'ai débouché sur la place de l'Estrapade.

L'autre soir, de la rue des Fossés-Saint-Jacques, j'ai marché jusqu'au carrefour où sont le Dôme et la Rotonde, après avoir laissé derrière moi les jardins obscurs de l'Observatoire.

J'avais éprouvé la même impression, à vingt ans, lorsque je logeais pour quelques nuits dans un hôtel de la rue Delambre : Montparnasse m'avait déjà semblé un quartier qui se survivait à lui-même et qui pourrissait doucement, loin de Paris.

Quand il pleuvait rue d'Odessa ou rue du Départ, je me sentais dans un port breton, sous le crachin. De la gare, qui n'était pas encore détruite, s'échappaient des bouffées de Brest ou de Lorient.

Quand il pleuvait rue d'Odessa ou rue du Départ, je me sentais dans un port breton, sous le crachin. De la gare, qui n'était pas encore détruite, s'échappaient des bouffées de Brest ou de Lorient.

Je me souviens que l'enseigne de l'ancien Jimmy's pendait encore au mur de la rue Huyghens, et qu'il y manquait deux ou trois lettres que le vent du large avait emportées.

Un témoin assurait les avoir vus, vers vingt-deux heures, au Café de la Marine, un dancing, 243, boulevard Raspail; un autre, au cabaret des Isles, rue Vavin, en compagnie de deux femmes.

Un témoin assurait les avoir vus, vers vingt-deux heures, au Café de la Marine, un dancing, 243, boulevard Raspail; un autre, au cabaret des Isles, rue Vavin, en compagnie de deux femmes.

Pendant quelques jours, on avait essayé d'identifier les deux couples que les T. avaient emmenés a leur domicile, rue des Fossés-Saint-Jacques, puis l'enquête avait été close.

Ce soir, je marche sur leurs pas dans un quartier maussade que la tour Montparnasse voile de deuil. Pendant la journée, elle cache le soleil et projette son ombre sur le boulevard Edgar-Quinet et les rues avoisinantes. Je laisse derrière moi la Coupole que l'on est en train d'écraser sous une façade de béton. J'ai peine à croire que Montparnasse connut jadis une vie nocturne...

A quelle époque, exactement, ai-je habité cet hôtel de la rue Delambre ? Vers 1965, quand j'ai fait la connaissance de Jacqueline et peu avant mon départ pour Vienne, en Autriche.

Il semble, selon l'enquête, qu'Urbain et Gisèle T., après leur dîner, aient échoué dans un bar de Montparnasse.

Comme les Ursulines, le quartier du Montparnasse m'a évoqué le château de la Belle au bois dormant.

Comme les Ursulines, le quartier du Montparnasse m'a évoqué le château de la Belle au bois dormant.

les jardins obscurs de l'Observatoire.

C'était la première fois - d'après les journaux d'avril 1933 - que le jeune couple entrait dans un établissement nocturne de Montparnasse.

Oui, ils avaient rencontré, à Montparnasse, deux femmes, deux inconnues dont elle ne savait rien...

Un jour, je m'en souviens, nous nous étions croisés rue de Rennes, et il m'avait offert un bock - comme il disait - dans l'un des cafés du morne carrefour Saint-Placide.

Ce soir, je marche sur leurs pas dans un quartier maussade que la tour Montparnasse voile de deuil. Pendant la journée, elle cache le soleil et projette son ombre sur le boulevard Edgar-Quinet et les rues avoisinantes.

J'ai peine à croire que Montparnasse connut jadis une vie nocturne...

Le cabaret des Isles, rue Vavin, où l'on aurait remarqué la présence du couple, occupait le sous-sol des Vikings.

Est-ce là que les T. rencontrèrent les deux femmes ? J'ai le sentiment que ce fut au Café de la Marine, boulevard Raspail, vers Denfert-Rochereau.

Je me souviens de l'appartement où Duvelz nous avait entraînés, Jacqueline et moi, au début de ce même boulevard Raspail.

Le grand salon où nous sommes entrés m'a frappé par son luxe, qui ne correspondait pas du tout à la petite chambre de Duvelz, rue Delambre.

Il aura fallu que je me promène, ce dimanche soir à Montparnasse, pour que ce Duvelz - ou Devez - resurgisse brusquement du néant.

l'un des cafés du morne carrefour Saint-Placide.

Est-ce là que les T. rencontrèrent les deux femmes ? J'ai le sentiment que ce fut au Café de la Marine, boulevard Raspail, vers Denfert-Rochereau.

C'était au 19 du boulevard Raspail. En 1965. Un piano à queue tout au fond de la pièce. Le canapé et les deux fauteuils étaient du même cuir noir.

Or, tout ce que l'on sait de leur vie dans le quartier calme de la rue des Fossés-Saint-Jacques incite à croire qu'ils ne fréquentaient pas les dancings des bords de Marne, le samedi soir.

Mais aucun chauffeur de taxi, au lendemain du drame, n'a déclaré aux enquêteurs qu'il avait conduit quatre clients au Ferreux. Pas un seul, non plus, ne s'est manifesté pour dire qu'il avait ramené des couples du Ferreux au 26 de la rue des Fossés-Saint-Jacques, vers deux heures du matin.

En ce temps-là, on allait de Paris à Nogent-sur-Marne et au Ferreux par la gare de la Bastille ou par la gare de l'Est.

En ce temps-là, on allait de Paris à Nogent-sur-Marne et au Ferreux par la gare de la Bastille ou par la gare de l'Est.

Les trains qui partaient de la Bastille suivaient la ligne dite de Vincennes, jusqu'à Verneuil-L'Étang.

J'ai connu encore cette ligne au début des années soixante avant que le Réseau Express Régional ne lui succède, et que la gare de la Bastille ne soit détruite pour laisser place à un Opéra.

La voie courait sur le viaduc de l'avenue Daumesnil dont les arches étaient occupées par des cafés, des dépôts et des commerces. Pourquoi je longe ce viaduc si souvent dans mes rêves ?

Au commissariat de police du quartier du Val-de-Grâce, bien que toute action judiciaire se trouve éteinte du fait du double suicide, on nous apprend que le jeune couple ne serait pas allé uniquement à Montparnasse mais également sur les bords de la Marne,

Au commissariat de police du quartier du Val-de-Grâce, bien que toute action judiciaire se trouve éteinte du fait du double suicide, on nous apprend que le jeune couple ne serait pas allé uniquement à Montparnasse mais également sur les bords de la Marne,

Non, ce sont bien les deux inconnues, rencontrées à Montparnasse, qui les ont entraînés ce soir-là, au Ferreux, comme l'avait indiqué Gisèle T. elle-même.

Les deux inconnues de Montparnasse connaissaient les deux hommes.

Un soir d'été, au Café Bosc, juste avant mon départ pour Vienne, les tables étaient disposées sur le trottoir. Je ne pouvais détacher les yeux des lumières de 1a gare de Lyon, toute proche...

Le train s'arrêtait à la station de Reuilly, puis à celle du Bel-Air. Il quittait Paris par la porte Montempoivre. Il passait devant l'école Braille et faisait halte à la gare de Saint-Mandé, près du lac. Puis c'était Vincennes, et la gare de Nogent-sur-Marne, à la lisière du bois.

Ils ont pris le train de la ligne de Mulhouse. Quand il quittait Paris en traversant le canal Saint-Denis, on voyait, de haut, les abattoirs de la Villette.

Le métro est direct jusqu'à la gare de l'Est.

il possédait des entrepôts, un stand au marché aux Puces de Saint-Ouen, et même une librairie de livres d'occasion, avenue de Clichy, là où je l'avais connu.

Son stand des Puces et sa librairie de l'avenue de Clichy n'existaient plus.

Lors de notre première rencontre, dans sa librairie de l'avenue de Clichy, le jour où je lui avais proposé les vingt volumes des ouvres complètes de Balzac - édition Veuve Houssiaux - et où il me les avait achetés pour 3 000 francs, nous avions parlé littérature.

Ensuite, ils étaient revenus dans leur quartier sage de la rue des Fossés-Saint-Jacques, mais cela n'avait plus aucune importance. Il était trop tard.

Je veux m'attarder encore sur la Rive gauche, car je suis un enfant de Saint-Germain-des-Prés. J'ai fréquenté l'école communale de la rue du Pont-de-Lodi et les cours de catéchisme de l'abbé Pachaud, rue de l'Abbaye et place Furstenberg. Mais, depuis, j'évite mon ancien village que je ne reconnais plus. Ce soir, le carrefour de l'Odéon me semble aussi triste que le port breton de Montparnasse sous le crachin.

J'ai fréquenté l'école communale de la rue du Pont-de-Lodi et les cours de catéchisme de l'abbé Pachaud, rue de l'Abbaye et place Furstenberg.

Je veux m'attarder encore sur la Rive gauche, car je suis un enfant de Saint-Germain-des-Prés. J'ai fréquenté l'école communale de la rue du Pont-de-Lodi et les cours de catéchisme de l'abbé Pachaud, rue de l'Abbaye et place Furstenberg.

Ensuite, j'avais pris un car jusqu'à la porte d'Orléans. Et le métro. J'étais descendu à Saint-Germain-des-Prés. Au bout de la rue Bonaparte, j'étais venu échouer dans le café-tabac qui fait le coin de la rue et du quai, Chez Malafosse.

Ensuite, j'avais pris un car jusqu'à la porte d'Orléans. Et le métro. J'étais descendu à Saint-Germain-des-Prés. Au bout de la rue Bonaparte, j'étais venu échouer dans le café-tabac qui fait le coin de la rue et du quai, Chez Malafosse.

Je revois les joueurs de billard au premier étage du Café de Cluny. Je me trouvais là, un samedi après-midi de janvier, le jour des funérailles de Churchill. C'est en 1966 que l'on a refait tous les cafés de la place et du boulevard Saint-Michel, puis quelques-uns se sont transformés ces dernières années en MacDonald's, comme le Mahieu, où se réunissaient les joueurs de PMU et où l'on entendait le grésillement de la machine qui inscrivait le résultat des courses.

Le boulevard Saint-Michel est noyé, ce dimanche soir, dans une brume de décembre, et l'image d'une rue me revient en mémoire, l'une des rares du quartier Latin - la seule, je crois, qui figure souvent dans mes rêves. J'ai fini par la reconnaître. Elle descend en pente douce vers le boulevard, et la contagion du rêve sur la réalité fait que la rue Cujas demeurera toujours pour moi figée dans la lumière du début des années soixante, une lumière tendre et limpide que j'associe à deux films de cette époque : Lola et Adieu Philippine.

la rue Cujas demeurera toujours pour moi figée dans la lumière du début des années soixante, une lumière tendre et limpide que j'associe à deux films de cette époque : Lola et Adieu Philippine.

J'ai pensé à elle, hier après-midi, en croisant devant les grilles du Luxembourg un homme vêtu d'un pull-over de shetland usé, et dont les cheveux bruns et le nez en bec d'aigle me rappelaient quelqu'un.

Je l'ai revu aujourd'hui, de l'autre côté de jardins, en compagnie d'une jeune fille blonde. Il est resté un moment à lui parler devant la bouche du RER qui remplace l'ancienne gare du Luxembourg.

Je veux m'attarder encore sur la Rive gauche, car je suis un enfant de Saint-Germain-des-Prés.

J'ai essayé de le suivre, les yeux fixés sur son pull-over de shetland dont la tache verdâtre a fini par se perdre à la hauteur de la rue de l'Abbé-de-l'Épée.

Il avançait d'un pas rapide sur le trottoir du boulevard Saint-Michel en direction de Port-Royal.

Ce soir, le carrefour de l'Odéon me semble aussi triste que le port breton de Montparnasse sous le crachin.

Ce soir, le carrefour de l'Odéon me semble aussi triste que le port breton de Montparnasse sous le crachin.

Les allées du Luxembourg où je n'avais pas marché depuis une éternité ? Dans la lumière de fin d'après-midi, il m'a semblé que les années se confondaient et que le temps devenait transparent.

L'un de mes derniers souvenirs de Saint-Germain-des-Prés remonte au lundi 18 janvier 1960. J'avais quatorze ans et demi et je m'étais enfui du collège.

J'étais descendu à Saint-Germain-des-Prés. Au bout de la rue Bonaparte, j'étais venu échouer dans le café-tabac qui fait le coin de la rue et du quai, Chez Malafosse.

La neige qui se transforme en boue sur les trottoirs, les grilles des thermes de Cluny devant lesquelles se dressaient des étalages de marchands à la sauvette, les arbres dénudés, toutes ces tonalités grises et noires dont je garde le souvenir me font penser à Violette Nozière. Elle donnait ses rendez-vous dans un hôtel de la rue Victor-Cousin, près de la Sorbonne, et au Palais du Café, boulevard Saint-Michel.

Elle donnait ses rendez-vous dans un hôtel de la rue Victor-Cousin, près de la Sorbonne, et au Palais du Café, boulevard Saint-Michel.

Elle donnait ses rendez-vous dans un hôtel de la rue Victor-Cousin, près de la Sorbonne, et au Palais du Café, boulevard Saint-Michel.

Sans doute avait-elle croisé, sur le boulevard, le couple T. qui venait de s'installer dans le petit appartement de la rue des Fossés-Saint-Jacques.

Bientôt, on la verrait faubourg Montmartre, au Fantasio, et au billard du boulevard des Capucines.

Bientôt, on la verrait faubourg Montmartre, au Fantasio, et au billard du boulevard des Capucines.

Puis elle fréquenterait le Cercle Haussmann, rue de la Michodière, où elle rencontrerait des protecteurs.

elle venait à Paris par le train de la ligne de Meaux qui la déposait gare de l'Est.

On la retrouve onze ans plus tard, au printemps de 1944, dans une chambre d'un petit hôtel du quai d'Austerlitz. Elle y attend cet Eddy Pagnon qui, depuis le mois de mai, transporte des vins en fraude, de Bordeaux à Paris.

Le grondement lointain du métro sur le pont de Bercy trouble de temps en temps le silence.

Par la fenêtre du couloir qui mène à la chambre, on distingue encore, dans le crépuscule, les voies ferrées de la gare d'Austerlitz, mais elles sont désertes et l'on se demande si cette gare n'a pas été abandonnée.

Pagnon effectue les transports de Bordeaux à Paris pour le compte de cet homme qui possède un entrepôt, à proximité, quai Saint-Bernard, à la Halle aux vins.

Elle l'accompagne jusqu'au camion, quai d'Austerlitz.

Il conduira le camion à l'entrepôt de la Halle aux vins pour qu'on décharge la cargaison et il fera le chemin à pied du quai Saint-Bernard à l'hôtel.

Un peu plus loin que le quai d'Austerlitz, vers le pont de Bercy, les Magasins généraux de Paris existent-ils encore ? L'hiver de 1943, mon père avait été interné dans cette annexe du camp de Drancy. Un soir, quelqu'un est venu le libérer : Eddy Pagnon qui faisait alors partie de ce qu'on a nommé plus tard la bande de la rue Lauriston ?

Un peu plus loin que le quai d'Austerlitz, vers le pont de Bercy, les Magasins généraux de Paris existent-ils encore ?

Un peu plus loin que le quai d'Austerlitz, vers le pont de Bercy, les Magasins généraux de Paris existent-ils encore ?

arrêté en novembre 1941 par les Allemands pour les avoir doublés dans une affaire de marché noir d'imperméables. Détenu à la Santé.Libéré par Chamberlin alias « Henri ». Entre à son service, rue Lauriston. Quitte la bande de la rue Lauriston trois mois avant la Libération.

Quitte la bande de la rue Lauriston trois mois avant la Libération.

De tous les quartiers de la Rive gauche, cette zone qui s'étend du pont de Bercy jusqu'aux grilles du Jardin des Plantes reste pour moi la plus ténébreuse. On arrive de nuit gare d'Austerlitz. Et la nuit, par ici, a une odeur de vin et de charbon. Je laisse la gare derrière moi et ces masses sombres, le long de la Seine, que l'on appelait les « Magasins du port d'Austerlitz ». Les phares de la voiture ou la torche électrique que l'on tient à la main éclairent quelques mètres du quai Saint-Bernard, devant soi. A l'odeur de vin et de charbon se mêle maintenant celle des feuillages du Jardin des Plantes et j'entends le cri d'un paon et les rugissements du jaguar et du tigre. Les platanes et le silence de la Halle aux vins. Une fraîcheur de cave m'enveloppe. On roule un tonneau quelque part, et ce bruit funèbre s'éloigne peu à peu. Il paraît que l'on a construit à la place de la Halle aux vins de grands bâtiments de béton, mais j'ai beau écarquiller les yeux dans le noir, je ne les vois pas.

On arrive de nuit gare d'Austerlitz. Et la nuit, par ici, a une odeur de vin et de charbon.

Les phares de la voiture ou la torche électrique que l'on tient à la main éclairent quelques mètres du quai Saint-Bernard, devant soi.

Un peu plus haut, sur la Montagne-Sainte-Geneviève, je retrouvais une amie qui tournait dans les films de la Nouvelle Vague - comme on disait alors.

Pour atteindre le sud, il fallait suivre des tunnels : Tombe-Issoire, Glacière, rue de la Santé, qu'éclairait de temps en temps une ampoule bleue. Et l'on débouchait sur les avenues et les prairies ensoleillées de Montsouris.

Pour atteindre le sud, il fallait suivre des tunnels : Tombe-Issoire, Glacière, rue de la Santé, qu'éclairait de temps en temps une ampoule bleue. Et l'on débouchait sur les avenues et les prairies ensoleillées de Montsouris.

Pour atteindre le sud, il fallait suivre des tunnels : Tombe-Issoire, Glacière, rue de la Santé, qu'éclairait de temps en temps une ampoule bleue. Et l'on débouchait sur les avenues et les prairies ensoleillées de Montsouris.

Le boulevard Kellermann menait vers l'ouest, jusqu'à la poterne des Peupliers.

La porte d'Italie marquait la frontière est du pays. Le boulevard Kellermann menait vers l'ouest, jusqu'à la poterne des Peupliers. A droite, les ateliers de la snecma avaient l'aspect d'un gros cargo échoué en bordure du boulevard, surtout les nuits où la lune se reflétait sur les vitrages. Un peu plus loin, à gauche, le stade Charléty. La mauvaise herbe poussait à travers les fentes du béton.

Le boulevard Kellermann menait vers l'ouest, jusqu'à la poterne des Peupliers.

Il avançait d'un pas rapide sur le trottoir du boulevard Saint-Michel en direction de Port-Royal.

Un jour, j'avais accompagné cette amie qui faisait du cinéma, dans sa voiture décapotable, de la Montagne-Sainte-Geneviève jusqu'aux studios de Saint-Maurice.

Et, plus bas, au coin de l'avenue Reille, une petite maison au jardin semé de graviers. L'été, l'on y disposait des tables et l'on dînait sous une tonnelle.

Pour moi, avec le recul des années, tout ce quartier s'est doucement détaché de Paris. Dans l'un des deux cafés du bout de la rue de l'Amiral-Mouchez, à la hauteur du stade Charléty, un juke-box diffusait des chansons italiennes.

La lumière d'été baigne le boulevard Kellermann et le boulevard Jourdan déserts, à midi.

La lumière d'été baigne le boulevard Kellermann et le boulevard Jourdan déserts, à midi.

Jacqueline avait loué une chambre dans l'un de ces groupes d'immeubles du boulevard Kellermann, construits avant la guerre sur l'emplacement des fortifications.

J'avais croisé à plusieurs reprises, boulevard Jourdan, un homme d'une cinquantaine d'années vêtu d'un manteau marron déteint et aux manches trop longues, d'un pantalon de velours noir et d'après-skis.

Est-ce que nous avons engagé la conversation à la cafétéria de la Cité-Universitaire dont les fenêtres s'ouvraient sur le boulevard Jourdan ?

avons engagé la conversation à la cafétéria de la Cité-Universitaire dont les fenêtres s'ouvraient sur le boulevard Jourdan ?

Désormais, nous le rencontrions à la cafétéria de la Cité ou au petit restaurant de l'avenue Reille dont les spécialités étaient « orientales ».

Pacheco nous invitait tous à dîner sous les tonnelles du restaurant de l'avenue Reille et il distribuait au dessert des cadeaux -cigarettes blondes, parfums, briquets « hors taxes » qu'il se procurait à Orly.

De tous les quartiers de la Rive gauche, cette zone qui s'étend du pont de Bercy jusqu'aux grilles du Jardin des Plantes reste pour moi la plus ténébreuse.

A l'odeur de vin et de charbon se mêle maintenant celle des feuillages du Jardin des Plantes et j'entends le cri d'un paon et les rugissements du jaguar et du tigre.

Je savais seulement qu'il existait un boulevard Victor, là-bas, du côté de la porte de Versailles.

Je savais seulement qu'il existait un boulevard Victor, là-bas, du côté de la porte de Versailles.

Et l'on débouchait sur les avenues et les prairies ensoleillées de Montsouris.

Après Charléty, la Cité-Universitaire, et à droite le parc Montsouris. Au début de la rue qui longeait le parc, dans un immeuble aux grandes baies vitrées, avait habité l'aviateur Jean Mermoz.

Après Charléty, la Cité-Universitaire, et à droite le parc Montsouris.

Sa terrasse s'ouvrait sur le parc Montsouris.

L'image du clochard au manteau marron déteint qui marchait cet hiver le long du boulevard Jourdan m'est revenue en mémoire : on le connaissait peut-être sous le nom de Philippe de Bellune.

Je marche le long du parc Montsouris. Les feuillages me protègent du soleil. Là-bas, c'est la station de métro Cité-Universitaire.

Je marche le long du parc Montsouris. Les feuillages me protègent du soleil. Là-bas, c'est la station de métro Cité-Universitaire.

A la sortie de la Cité-Universitaire, il s'est dirigé vers la gauche en direction de la porte d'Orléans et sa silhouette a disparu dans la nuit.

Je l'imaginais marchant tout droit devant lui, jusqu'à la porte de Versailles et atteignant enfin ce boulevard désolé qui portait le nom de son ancêtre.

Grâce à de fausses cartes d'étudiants, nous pouvions prendre nos repas - pour 5 francs - au restaurant de la Cité-Universitaire

J'ai connu Pacheco à la Cité-Universitaire.

En 1919, d'après le Bottin mondain, ils habitaient tous, un hôtel particulier 4, rue Greuze dans le XVIe arrondissement

En 1953, réapparaissait une comtesse de Hults-Bellune, 4, rue du Dôme, et, l'année suivante, à la même adresse et au même numéro de téléphone : Pacheco (Mme de). Puis, plus rien.

- En 1953, vous alliez voir votre mère rue du Dôme ?

Et comme je m'étonnais qu'à son âge il pût habiter la Cité-Universitaire, il m'avait montré une carte d'étudiant spécifiant qu'il était inscrit à la faculté des sciences de la Halle aux vins.

Nous nous rapprochions dangereusement du présent et d'un clochard au manteau déteint et aux après-skis usés qui arpentait l'hiver dernier le boulevard Jourdan.

La vie continuait sans Pacheco : les après-midi et les soirées sur la grande pelouse, les promenades parc Montsouris, les dîners sous la tonnelle du restaurant oriental de l'avenue Reille...

De temps en temps venait nous rejoindre un grand brun qui travaillait pour Air Maroc et avait été résident à la Cité-Universitaire quelques années auparavant.

II réapparut, un dimanche soir, à la cafétéria de la Cité. Il était tard et il n'y avait plus personne autour des tables de Formica. J'étais assis près de la fenêtre qui donnait sur le boulevard Jourdan

Il nous a invités à dîner, comme il en avait l'habitude, au restaurant de l'avenue Reille.

Quelle avait pu être la vie de cet homme né le 22 janvier 1918 à Paris ? Il avait dû passer les premières années de son enfance, 4, rue Greuze, chez ses grands-parents et ses parents.

j'avais consulté l'annuaire : le 4, rue Greuze était désormais le siège de l'Église chaldéenne.

Je projetais de me rendre à un office du rite chaldéen, et de me glisser hors de la chapelle pour visiter les étages de l'hôtel particulier. Et peut-être retrouver des témoins qui auraient connu Pacheco, rue Greuze.

A la sortie de la Cité-Universitaire, il s'est dirigé vers la gauche en direction de la porte d'Orléans et sa silhouette a disparu dans la nuit.

Lebobe André, né le 6 octobre 1917 à Paris, XIVe. Courtier. 22, rue Washington.

de Reith Hildegarde-Jeanne-Caroline, femme von Seckendorff, née le 18 février 1907 à Mayen (Allemagne), ayant demeuré à Paris, 41, avenue Foch, actuellement sans domicile connu.

Yevremovitch Miodraf, dit « Draga », né le 23 mars 1911 à Valdejo (Yougoslavie), ayant demeuré à Paris, 2, square des Aliscamps (XVIe), actuellement sans domicile connu.

9) Léger Yves, 14, rue des Dardanelles, dernier domicile connu.

Watchmann Johannès, 76, avenue des Champs-Elysées, dernier domicile connu.

Fercrou, 1, rue Lord-Byron, dernier domicile connu.

Son travail le retenait-il loin de la Cité-Universitaire ?

Je l'imaginais se glissant la nuit dans le petit appartement de la rue du Dôme où cette comtesse de Hults Bellune alias Mme de Pacheco - sa mère - le recevait en cachette, car elle avait dû déclarer aux policiers qui recherchaient son fils que celui-ci était bien mort.

Souvent, par prudence, la mère et le fils ne se donnaient pas rendez-vous dans l'appartement, mais dans les cafés du quartier - place Victor-Hugo, avenue de la Grande-Armée... Un soir, ils étaient allés ensemble au mont-de-piété de la rue Pierre-Charron pour se partager le prix du dernier bijou de valeur qu'elle mettait en gage. Puis ils avaient remonté les Champs-Elysées.

avenue de la Grande-Armée... Un soir, ils étaient allés ensemble au mont-de-piété de la rue Pierre-Charron pour se partager le prix du dernier bijou de valeur qu'elle mettait en gage.

Un soir, ils étaient allés ensemble au mont-de-piété de la rue Pierre-Charron pour se partager le prix du dernier bijou de valeur qu'elle mettait en gage.

Puis ils avaient remonté les Champs-Elysées.

La vie continuait sans Pacheco : les après-midi et les soirées sur la grande pelouse, les promenades parc Montsouris, les dîners sous la tonnelle du restaurant oriental de l'avenue Reille...

Il savait que Jacqueline habitait une chambre, boulevard Kellermann.

Il nous a accompagnés jusqu'à l'immeuble du boulevard Kellermann, mais il n'a pas voulu monter. Dans la cour, il m'a confié la valise.

Nous avions rangé la valise dans le placard de la chambre du boulevard Kellermann.

Une fin d'après-midi de ce mois de septembre, où nous étions allongés sur la pelouse de la Cité-Universitaire pour profiter des derniers beaux jours, Pacheco nous montrait des photos de l'aérodrome et des avenues de Casablanca.

Une carte d'identité, vieille de dix ans, au nom de Philippe de Pacheco, né le 22 janvier 1918. L'adresse mentionnée sur cette carte était : 183, rue Belliard, Paris X

J'ai passé plusieurs semaines, l'automne dernier, à la Cité du refuge de la rue Cantagrel où je travaillais dans un atelier.

Je suis en ce moment au centre d'accueil de l'Armée du Salut, sur la péniche, quai d'Austerlitz, en face de la gare.

Serveur : de 1933 à 1939 : restaurant La Flotte, 118, quai de l'Artois, Le Ferreux. De 1940 (démobilisé) à juin 1942 : Café Les Tamaris, 122, rue d'Alésia (XIVe).

Le Polo, 72, avenue de la Grande-Armée.

De novembre 1943 à août 1944 : restaurant Chez Alexis, 47, rue Notre-Dame-de-Lorette (IXe). De 1949 à 1951 : veilleur de nuit à la pension Keppler, 9, rue Keppler (XVe).

De novembre 1943 à août 1944 : restaurant Chez Alexis, 47, rue Notre-Dame-de-Lorette (IXe). De 1949 à 1951 : veilleur de nuit à la pension Keppler, 9, rue Keppler (XVe).

Outre cette lettre, le portefeuille contenait la page d'un magazine, pliée elle aussi en quatre : l'article relatait les événements de cette nuit d'avril 1933 au cours de laquelle Urbain et Gisèle T. avaient erré de Montparnasse au Ferreux avant de retourner rue des Fossés-Saint-Jacques en compagnie dès deux autres couples.

Plusieurs photos de couleur bistre illustraient la page du magazine. Sur l'une d'elles, on voyait le restaurant-dancing du Perreux, sur une autre l'entrée du 26, rue des Fossés-Saint-Jacques

Il s'agissait d'un certain Charles Lombard, ancien garçon de café, qui fréquentait les refuges de l'Armée du Salut et en particulier la péniche amarrée quai d'Austerlitz.

Ce soir-là, je suis allé au 183 de la rue Belliard, près de la porte de Clignancourt, et la concierge m'a dit qu'aucun habitant de l'immeuble n'avait jamais porté le nom de Pacheco.

Ce soir-là, je suis allé au 183 de la rue Belliard, près de la porte de Clignancourt, et la concierge m'a dit qu'aucun habitant de l'immeuble n'avait jamais porté le nom de Pacheco.

J'imaginais qu'il avait traîné une silhouette de clochard. Sur la péniche du quai d'Austerlitz, il avait eu Lombard pour voisin de dortoir.

D'ailleurs, tout était possible dans ce quartier d'Austerlitz entre le quai de la Gare et le Jardin des Plantes : la nuit y est si profonde avec ses odeurs de vin et de charbon et ses rugissements de fauves qu'un clochard peut tomber du pont d'une péniche dans la Seine, s'y noyer, et personne n'y prête attention.

Dans le dortoir de la péniche d'Austerlitz, Pacheco s'était confié à Lombard et lui avait raconté sa vie.

Pourquoi, sur la carte d'identité, était-il domicilié au 183, rue Belliard, xvme ? ?

Peut-être n'avait-il pas quitté la péniche du quai d'Austerlitz.

Dans sa mémoire embrumée flottaient des lambeaux du passé : l'hôtel particulier de la rue Greuze. Le chien que ses grands-parents lui avaient donné pour Noël.

Une fille s'avançait sous les feuillages des arbres du boulevard Jourdan. Sa frange blonde, ses pommettes et sa robe verte étaient la seule note de fraîcheur dans ce début d'après-midi d'août.

A vingt ans, j'éprouvais un soulagement quand je passais de la Rive gauche à la Rive droite de la Seine, en traversant le pont des Arts. La nuit était déjà tombée. Je me retournais une dernière fois pour voir briller, au-dessus de la coupole de l'Institut, l'étoile du Nord.

Je me demande aujourd'hui ce que je fuyais en traversant le pont des Arts.

Peut-être le quartier que j'avais connu avec mon frère et qui, sans lui, n'était plus le même : école de la rue du Pont-de-Lodi, mairie du VIe arrondissement où avaient lieu les distributions de prix, l'autobus 63 que nous attendions devant le Café de Flore et qui nous emmenait au Bois de Boulogne...

Et pourtant, un après-midi d'été, j'ai retrouvé dans un éclair, au tournant de la rue Cardinale, quelque chose du Saint-Germain-des-Prés de mon enfance qui ressemblait à la vieille ville de Saint-Tropez, sans les touristes.

Une fois traversé le pont des Arts, je passais sous la voûte du Louvre, un domaine qui, lui aussi, m'était familier depuis longtemps.

Une fois traversé le pont des Arts, je passais sous la voûte du Louvre, un domaine qui, lui aussi, m'était familier depuis longtemps. Sous cette voûte, une odeur de cave, d'urine et de bois pourri venait du côté gauche du passage, où nous n'osions jamais nous aventurer. Le jour tombait d'une vitre sale et tendue de toiles d'araignée, et il laissait dans une demi-pénombre des tas de gravats, de poutres, et de vieux instruments de jardinage. Nous étions sûrs que des rats se cachaient là, et nous pressions le pas pour déboucher à l'air libre, dans la cour du Louvre.

De la place de l'église, la rue Bonaparte descendait vers la mer.

Nous étions sûrs que des rats se cachaient là, et nous pressions le pas pour déboucher à l'air libre, dans la cour du Louvre.

Les visiteurs se pressaient à l'entrée du musée du Louvre, mais nous étions les seuls enfants à fréquenter ces squares abandonnés.

La zone la plus mystérieuse s'étendait à gauche des jardins du Carrousel le long de l'aile sud qui se termine par le pavillon de Flore. C'était une grande allée, séparée des jardins par une grille et bordée de réverbères. Comme dans la cour du Louvre, la mauvaise herbe poussait entre les pavés, mais la plupart de ceux-ci avaient disparu, laissant à nu des plaques de terre.

Il y avait un commissariat de police dans la cour du Louvre, à droite de la voûte qui menait rue de Rivoli

Il y avait un commissariat de police dans la cour du Louvre, à droite de la voûte qui menait rue de Rivoli.

Les arcades de la rue de Rivoli, le long des magasins du Louvre.

Les arcades de la rue de Rivoli, le long des magasins du Louvre.

La place du Palais-Royal et sa bouche de métro. Elle donnait accès à un couloir où se succédaient de petites boutiques de cireurs de chaussures avec leur siège en cuir, des vitrines de bijoux en toc et de souvenirs.

Il suffisait maintenant de choisir quel serait le but du voyage : Montmartre ou les quartiers de l'ouest.

A Lamarck-Caulaincourt, vous deviez emprunter un ascenseur pour sortir de la station. L'ascenseur était de la taille d'un téléphérique, et l'hiver, quand il avait neigé à Paris, vous pouviez croire qu'il vous menait au départ d'une piste de ski.

Dehors, vous montiez un escalier pour rejoindre la rue Caulaincourt. A la hauteur du premier palier, s'ouvrait sur le flanc de l'immeuble de gauche la porte du San Cristobal.

Je l'ai vu traverser le boulevard et longer le mur de la snecma en direction du parc Montsouris.

Il y régnait un silence et une demi-pénombre de grotte marine, les après-midi de juillet où la canicule vidait les rues de la butte Montmartre.

Montmartre aussi est une île que je n'ai pas revue depuis une quinzaine d'années. Je l'ai laissée loin derrière moi, intacte, dans l'azur du temps... Rien n'a changé : l'odeur de peinture fraîche de la maison, et la rue de l'Orient qui m'évoquera toujours les rues en pente de Sidi-Bou-Saïd.

Rien n'a changé : l'odeur de peinture fraîche de la maison, et la rue de l'Orient qui m'évoquera toujours les rues en pente de Sidi-Bou-Saïd.

Je venais de rencontrer, à la terrasse du Café Babel, en bordure du parc Montsouris, le grand brun qui travaillait à Air Maroc.

le clochard que j'avais remarqué dans les parages de la Cité-Universitaire.

l'article relatait les événements de cette nuit d'avril 1933 au cours de laquelle Urbain et Gisèle T. avaient erré de Montparnasse au Ferreux

Nous nous sommes retrouvés tous les trois rue Caulaincourt.

La photo qui figurait sur cette carte était celle de l'homme que j'avais connu à la Cité-Universitaire

-Tu vas tout seul au Gaumont comme un grand... Et après, tu prends le métro et tu reviens dormir chez moi... Direction Porte Dauphine jusqu'à Étoile... Ensuite tu prends direction Nation et tu descends au Trocadéro.

Direction Porte Dauphine jusqu'à Étoile... Ensuite tu prends direction Nation et tu descends au Trocadéro.

Direction Porte Dauphine jusqu'à Étoile... Ensuite tu prends direction Nation et tu descends au Trocadéro.

-Direction Porte Dauphine jusqu'à Étoile... Ensuite tu prends direction Nation et tu descends au Trocadéro.

Je ne suis pas allé au cinéma, ce soir-là. Je me suis promené dans le quartier. En remontant l'avenue Junot, je suis arrivé devant le château des Brouillards. J'étais sûr qu'un jour j'habiterais par là.

D'ailleurs, tout était possible dans ce quartier d'Austerlitz entre le quai de la Gare et le Jardin des Plantes.

Je l'entendais encore me dire de sa voix sourde à la cafétéria de la Cité universitaire

Je me souviens d'un trajet en automobile, cinq ans plus tard, de Pigalle aux Champs-Elysées. J'étais venu chercher Claude Bernard dans sa librairie de l'avenue de Clichy et il voulait m'emmener au cinéma voir Lola ou Adieu Philippine qui m'ont laissé un beau souvenir...

j'ai fait allusion à mon père et à ses aventures sous l'Occupation : l'entrepôt du quai de la Gare, Pàgnon, la bande de la rue Lauriston... Il a tourné son visage vers moi.

j'ai fait allusion à mon père et à ses aventures sous l'Occupation : l'entrepôt du quai de la Gare, Pàgnon, la bande de la rue Lauriston... Il a tourné son visage vers moi.

L'un des anciens plantons de la rue Lauriston est maintenant portier de boîtes de nuit.

L'après-midi, il déambulait le long du quai, ou bien il visitait le Jardin des plantes et achevait sa journée assis dans le hall de la gare, avant de rentrer dîner au réfectoire de la péniche et de s'affaler sur la couchette du dortoir.

Un rendez-vous avec une fille aux cheveux châtain clair. Ils étaient allés ensemble au cinéma, sur les Champs-Elysées.

Nous avons suivi le boulevard de Clichy et nous nous sommes arrêtés place Pigalle, en bordure du bassin. Il était environ neuf heures du soir.

Vers minuit, nous remontions à pied la rue Arsène-Houssaye, dans le haut des Champs-Elysées, là où Claude Bernard avait garé sa voiture.

Deux jeunes gens avaient servi de plantons, rue Lauriston

Je l'ai retrouvé, vers 1970, sur le trottoir de la rue Arsène-Houssaye, immobile, au même endroit, avec le même complet bleu marine et les mêmes lunettes. Planton pour l'éternité..

l'autobus 63 que nous attendions devant le Café de Flore et qui nous emmenait au Bois de Boulogne...

Et pourtant, un après-midi d'été, j'ai retrouvé dans un éclair, au tournant de la rue Cardinale, quelque chose du Saint-Germain-des-Prés de mon enfance qui ressemblait à la vieille ville de Saint-Tropez, sans les touristes.

Je me souviens de son bureau, dans l'immeuble ocre aux grandes baies vitrées du 1, rue Lord-Byron.

On pouvait ressortir, en suivant d'interminables couloirs, par l'avenue des Champs-Elysées.

Puis il s'était tu, et le silence entre nous avait duré jusqu'à la place de la Concorde, où il m'avait posé des questions sur mes études.

Dix ans plus tard, je cherchais quelqu'un qui puisse taper à la machine mon premier roman. J'avais retrouvé l'adresse de Simone Cordier. Je lui avais téléphoné. Elle paraissait surprise que je me souvienne d'elle après tout ce temps, mais elle m'avait donné rendez-vous à son domicile rue de Belloy.

Quelques jeunes gens, sans connaissances spéciales, sont demandés pour travail lucratif, gain immédiat. Écrire Delbarre ou Etève, Hôtel Baltimore, 88 bis, avenue Kléber, XVIe. Ou se présenter à cette adresse à partir de sept heures du soir.

Je me souviens d'un Hôtel de Belgique, boulevard Magenta, à la hauteur de la gare du Nord.

Et ma mère est arrivée à Paris pour la première fois, gare du Nord.

Je me souviens d'un Hôtel de Belgique, boulevard Magenta, à la hauteur de la gare du Nord. C'est île quartier où mon père habitait dans son enfance.

Aujourd'hui, j'ai eu envie de retourner de ce côté-là, mais la gare du Nord m'a paru si lointaine que j'y ai renoncé. Hôtel de Belgique...

Hier soir, j'ai accompagné ma fille du côté des Gobelins. Au retour, le taxi a suivi la rue de la Santé, où un café de ceux qui portaient sur leur enseigne l'inscription : Bois charbons liqueurs était éclairé d'une lumière verte.

Hier soir, j'ai accompagné ma fille du côté des Gobelins. Au retour, le taxi a suivi la rue de la Santé, où un café de ceux qui portaient sur leur enseigne l'inscription : Bois charbons liqueurs était éclairé d'une lumière verte.

De nouveau, j'ai pensé à mon père, à sa sortie de l'entrepôt du quai de la Gare et à Pagrion qui était sans doute venu le chercher cette nuit-là.

Boulevard Arago, je ne détachais pas les yeux du mur sombre et interminable de la prison. C'était là où, jadis, on dressait la guillotine.

Je savais que Pagnon lui-même avait été détenu à la Santé en 1941, avant d'être libéré par «Henri», le chef de la bande de la rue Lauriston.

Dans mes rêves, je fais souvent ce trajet : je sors d'un lieu de détention qui pourrait être l'entrepôt du quai de la Gare ou la Santé. Il fait nuit. Quelqu'un m'attend, dans une grande automobile aux banquettes de cuir. Nous quittons ce quartier d'hôpitaux, de couvents, de halles aux vins, de halles au cuir et de prisons pour nous diriger vers la Seine.

A l'instant où nous atteignons la Rive droite après avoir franchi le pont du Carrousel et les guichets du Louvre, je pousse un soupir de soulagement.

A l'instant où nous atteignons la Rive droite après avoir franchi le pont du Carrousel et les guichets du Louvre, je pousse un soupir de soulagement.

Je me souviens d'un trajet en automobile, cinq ans plus tard, de Pigalle aux Champs-Elysées.

Je me souviens d'un trajet en automobile, cinq ans plus tard, de Pigalle aux Champs-Elysées.

arrêté dans une rafle par des policiers français sans savoir de quoi il était coupable, et libéré par un membre de la bande de la rue Lauriston ?

« Henri » roulait dans une Bentley blanche qui avait appartenu au duc de Cadaval, et Pagnon dans une Lancia que l'écrivain allemand Erich Maria Remarque, avant son départ pour l'Amérique, avait confiée à un garagiste de la rue La Boétie.

Nous avons suivi le boulevard de Clichy et nous nous sommes arrêtés place Pigalle, en bordure du bassin.

Ce rêve que je fais souvent d'une traversée en voiture de la Rive gauche à la Rive droite, dans des circonstances troubles, je l'ai vécu moi aussi, quand je me suis enfui du collège en janvier 1960, à quatorze ans et demi. Le car que j'avais pris à la Croix-de-Berny m'a déposé porte d'Orléans, devant le Café de la Rotonde qui occupait le bas de l'un des groupes d'immeubles de la périphérie.

Vers minuit, nous remontions à pied la rue Arsène-Houssaye, dans le haut des Champs-Elysées, là où Claude Bernard avait garé sa voiture.

Je suis remontée à pied à Pigalle.

Dans le même café, un témoin avait cru reconnaître Gisèle et Urbain T., la nuit d'avril où ils avaient fait de mauvaises rencontres à Montparnasse.

.Nous avons suivi les quais et traversé la Seine, par le pont de la Concorde. Sur la Rive droite, je me sentais mieux, comme si la Seine était une frontière qui me protégeait d'un arrière-pays hostile.

Les Champs-Elysées... Ils sont comme l'étang qu'évoquait une romancière anglaise et au fond duquel se déposent, par couches successives, les échos des voix de tous les promeneurs qui ont rêvé sur ses bords. L'eau moirée conserve pour toujours ces échos et, par les nuits silencieuses, ils se mêlent les uns aux autres...

Nous étions arrivés place de l'Alma et nous longions l'avenue qui monte jusqu'au Trocadéro.

Nous étions arrivés place de l'Alma et nous longions l'avenue qui monte jusqu'au Trocadéro.

Elle a arrêté la voiture devant les grands immeubles modernes, au début de l'avenue Paul-Doumer.

Mon père et moi nous allions souvent au cinéma sur les Champs-Elysées.e

Une silhouette en imperméable attendait devant sa porte. Un grand homme brun avec une moustache fine. Une cigarette lui pendait au coin des lèvres. Lui aussi, je l'avais déjà croisé dans les rues de Saint-Germain-des-Prés.

J'aurais dû rester sur le trottoir de l'avenue Paul-Doumer, pour voir si elle ne partait pas.

Là, sur le trottoir de l'avenue Henri-Martin, je me suis dit que les dimanches soir d'hiver sont aussi tristes dans les quartiers de l'Ouest que du côté des Ursulines et sur la place glacée du Panthéon.

Là, sur le trottoir de l'avenue Henri-Martin, je me suis dit que les dimanches soir d'hiver sont aussi tristes dans les quartiers de l'Ouest que du côté des Ursulines et sur la place glacée du Panthéon.

Rudy Hiden avait dû abandonner le football. Il avait tenu une boîte de nuit, à Paris, rue Magellan. Puis un bar, rue de la Michodière.

Rudy Hiden avait dû abandonner le football. Il avait tenu une boîte de nuit, à Paris, rue Magellan. Puis un bar, rue de la Michodière.

Claude Bernard, par exemple, dont je serais curieux de consulter le casier judiciaire pour en savoir plus long sur l'homme que j'ai rencontré à dix-neuf ans, dînait souvent dans les restaurants de ce quartier de l'Ouest. Les membres de la bande de la rue Lauriston aussi.

Pagnon habitait dans un meublé de luxe au 48 bis de la rue des Belles-Feuilles.

Claude Bernard m'avait donné rendez-vous pour dîner dans un restaurant de la rue de la Tour.

Claude Bernard s'étonnait de mon assiduité à fréquenter la rue de la Tour.

Le taxi était arrivé à Denfert-Rochereau et prenait l'avenue qui borde l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, l'Observatoire et le Bureau des Longitudes.

Le taxi était arrivé à Denfert-Rochereau et prenait l'avenue qui borde l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, l'Observatoire et le Bureau des Longitudes.

Ce soir-là, je remarquai à leur table une assemblée plus nombreuse que les autres dimanches. Je pourrais citer des noms : un certain Jean Terrail, que Claude Bernard avait reconnu parmi eux la semaine précédente, un brun dont il m'apprit qu'il dirigeait un hôtel, rue François-Ier.

les jeudis après-midi-Ce lundi 18 janvier 1960, je faisais le chemin inverse : du Café de la Rotonde, si lugubre, les lundis matin d'hiver, quand nous rentrions au « trou » par Montrouge et Malakoff, j'ai pris le métro jusqu'à Saint-Germain-des-Prés.

Nous nous sommes engagés dans l'impasse bordée d'immeubles que l'on appelle l'avenue Rodin.

Pour moi, désormais, elle était tout simplement Jacqueline de l'avenue Rodin.

Nous avons attendu que la pluie cesse et nous avons marché à pied jusque chez elle. Tout droit, le long de la rue de la Tour.

Puis nous avons suivi le boulevard Delessert dans cette zone de Passy construite en étages qui descendent vers la Seine.

Puis nous avons suivi le boulevard Delessert dans cette zone de Passy construite en étages qui descendent vers la Seine.

C'était le chemin que suivait l'autobus 63 quand nous le prenions, mon frère et moi, pour aller au Bois de Boulogne.

je l'avais déjà croisé dans les rues de Saint-Germain-des-Prés.

Le printemps est précoce, cette année. Il a fait très chaud ces 18 et 19 mars 1990. Du jour au lendemain, les bourgeons sont devenus des feuilles aux marronniers du Luxembourg.

Devant l'entrée du jardin, rue Guynemer, s'arrêtent des cars multicolores d'où descendent des touristes japonais.

De l'autre côté de la place, l'arrêt du 63. Est-ce que j'avais le temps d'aller jusqu'au Bois de Boulogne et de revenir ?

Les Japonais ont pris quelques photos de la statue, et leur groupe a fait demi-tour par l'allée qui mène à la grille de la rue Guynemer.

Le jardin du Luxembourg n'était qu'une étape et ils allaient visiter tout Paris..

A vingt ans, j'étais parti pour Vienne avec Jacqueline de l'avenue Rodin.

Je me suis souvenu des jours qui avaient précédé ce départ et d'un après-midi porte d'Italie. J'avais visité un petit chenil, au bout de l'avenue d'Italie.

Je me suis souvenu des jours qui avaient précédé ce départ et d'un après-midi porte d'Italie. J'avais visité un petit chenil, au bout de l'avenue d'Italie.

Là, sur le trottoir de l'avenue Henri-Martin, je me suis dit que les dimanches soir d'hiver sont aussi tristes dans les quartiers de l'Ouest que du côté des Ursulines et sur la place glacée du Panthéon.

Sinon tous les anciens dimanches soir, avec leur rentrée au pensionnat, la traversée du Bois de Boulogne, les manèges disparus de Neuilly, les veilleuses du dortoir, ces dimanches-là m'auraient submergé de leur odeur de feuilles mortes.

Il fréquentait les manèges de Neuilly et même le terrain du Cercle de l'Étrier, au Bois de Boulogne, qu'il avait fait réquisitionner un après-midi par « Henri » pour que sa maîtresse puisse monter à cheval toute seule, sans être gênée par personne...

Il m'a semblé reconnaître en lui le faux Pacheco de l'époque de la Cité-Universitaire.



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