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pour Mouffetard
1 - Ils vivaient dans un appartement minuscule et charmant, au plafond bas, qui donnait sur un jardin. Et se souvenant de leur chambre de bonne – un couloir sombre et étroit, surchauffé, aux odeurs tenaces – ils y vécurent d’abord dans une sorte d’ivresse, renouvelée chaque matin par le pépiement des oiseaux. Ils ouvraient les fenêtres, et, pendant de longues minutes, parfaitement heureux, ils regardaient leur cour. La maison était vieille, non point croulante encore, mais vétusté, lézardée. Les couloirs et les escaliers étaient étroits et sales, suintants d’humidité, imprégnés de fumées graisseuses. Mais entre deux grands arbres et cinq jardinets minuscules, de formes irrégulières, pour la plupart à l’abandon, mais riches de gazon rare, de fleurs en pots, de buissons, de statues naïves même, circulait une allée de gros pavés irréguliers, qui donnait au tout un air de campagne. C’était l’un de ces rares endroits à Paris où il pouvait arriver, certains jours d’automne, après la pluie, que montât du sol une odeur, presque puissante, de forêt, d’humus, de feuilles pourrissantes.
Jamais ces charmes ne les lassèrent et ils y demeurèrent toujours aussi spontanément sensibles qu’aux premiers jours, mais il devint évident, après quelques mois d’une trop insouciante allégresse, qu’ils ne sauraient suffire à leur faire oublier les défauts de leur demeure. Habitués à vivre dans des chambres insalubres où ils ne faisaient que dormir, et à passer leurs journées dans des cafés, il leur fallut longtemps pour s’apercevoir que les fonctions les plus banales de la vie de tous les jours – dormir, manger, lire, bavarder, se laver – exigeaient chacune un espace spécifique, dont l’absence notoire commença dès lors à se faire sentir. Ils se consolèrent de leur mieux, se félicitant de l’excellence du quartier, de la proximité de la rue
Mouffetard et du Jardin des Plantes, du calme de la rue, du cachet de leurs plafonds bas, et de la splendeur des arbres et de la cour tout au long des saisons ; mais, à l’intérieur, tout commençait à crouler sous l’amoncellement des objets, des meubles, des livres, des assiettes, des paperasses, des bouteilles vides. Une guerre d’usure commençait dont ils ne sortiraient jamais vainqueurs.
Extrait classé dans la catégorie : "description"2 - Ils revenaient de la rue
Mouffetard, tous ensemble, les bras chargés de victuailles, avec des cageots entiers de melons et de pêches, des paniers remplis de fromages, des gigots, des volailles, des bourriches d’huîtres en saison, des terrines, des œufs de poisson, des bouteilles enfin, par casiers entiers, de vin, de porto, d’eau minérale, de coca-cola.
Extrait classé dans la catégorie : "manger"
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Rue Mouffetard années 60 (http:// paris1900. lartnouveau.com/) |
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