Rues, avenues, boulevards, ponts, places, quais...
LexicoCity recherche les endroits de Paris cités dans les oeuvres littéraires.
textes de la catégorie: "description" pour: "Fleurs de ruine"
1 -
(rue de l' Abbé-de-l'Épée) Ce dimanche soir de novembre, j'étais dans la rue de l'
Abbé-de-l'Épée. Je longeais le grand mur de l'Institut des sourds-muets. A gauche se dresse le clocher de l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas. J'avais gardé le souvenir d'un café à l'angle de la rue Saint-Jacques où j'allais après avoir assisté à une séance de cinéma, au Studio des Ursulines.
Sur le trottoir, des feuilles mortes. Ou les pages calcinées d'un vieux dictionnaire Gaffiot. C'est le quartier des écoles et des couvents. Quelques noms surannés me revenaient en mémoire : Estrapade, Contrescarpe, Tournefort, Pot-de-Fer...
2 -
( Panthéon) Devant moi, le dôme du
Panthéon. J'ai eu peur de me retrouver tout seul, au pied de ce monument funèbre, sous la lune, et je me suis engagé dans la rue Lhomond.
3 -
(boulevard Edgar-Quinet) Ce soir, je marche sur leurs pas dans un quartier maussade que la tour Montparnasse voile de deuil. Pendant la journée, elle cache le soleil et projette son ombre sur le boulevard
Edgar-Quinet et les rues avoisinantes. Je laisse derrière moi la Coupole que l'on est en train d'écraser sous une façade de béton. J'ai peine à croire que Montparnasse connut jadis une vie nocturne...
4 -
(rue du Pont-de-Lodi) Je veux m'attarder encore sur la Rive gauche, car je suis un enfant de Saint-Germain-des-Prés. J'ai fréquenté l'école communale de la rue du
Pont-de-Lodi et les cours de catéchisme de l'abbé Pachaud, rue de l'Abbaye et place Furstenberg. Mais, depuis, j'évite mon ancien village que je ne reconnais plus. Ce soir, le carrefour de l'Odéon me semble aussi triste que le port breton de Montparnasse sous le crachin.
5 -
(boulevard Saint-Michel) Le boulevard
Saint-Michel est noyé, ce dimanche soir, dans une brume de décembre, et l'image d'une rue me revient en mémoire, l'une des rares du quartier Latin - la seule, je crois, qui figure souvent dans mes rêves. J'ai fini par la reconnaître. Elle descend en pente douce vers le boulevard, et la contagion du rêve sur la réalité fait que la rue Cujas demeurera toujours pour moi figée dans la lumière du début des années soixante, une lumière tendre et limpide que j'associe à deux films de cette époque : Lola et Adieu Philippine.
6 -
(boulevard Saint-Michel) La neige qui se transforme en boue sur les trottoirs, les grilles des thermes de Cluny devant lesquelles se dressaient des étalages de marchands à la sauvette, les arbres dénudés, toutes ces tonalités grises et noires dont je garde le souvenir me font penser à Violette Nozière. Elle donnait ses rendez-vous dans un hôtel de la rue Victor-Cousin, près de la Sorbonne, et au Palais du Café, boulevard
Saint-Michel.
7 -
(pont de Bercy) De tous les quartiers de la Rive gauche, cette zone qui s'étend du pont de
Bercy jusqu'aux grilles du Jardin des Plantes reste pour moi la plus ténébreuse. On arrive de nuit gare d'Austerlitz. Et la nuit, par ici, a une odeur de vin et de charbon. Je laisse la gare derrière moi et ces masses sombres, le long de la Seine, que l'on appelait les « Magasins du port d'Austerlitz ». Les phares de la voiture ou la torche électrique que l'on tient à la main éclairent quelques mètres du quai Saint-Bernard, devant soi. A l'odeur de vin et de charbon se mêle maintenant celle des feuillages du Jardin des Plantes et j'entends le cri d'un paon et les rugissements du jaguar et du tigre. Les platanes et le silence de la Halle aux vins. Une fraîcheur de cave m'enveloppe. On roule un tonneau quelque part, et ce bruit funèbre s'éloigne peu à peu. Il paraît que l'on a construit à la place de la Halle aux vins de grands bâtiments de béton, mais j'ai beau écarquiller les yeux dans le noir, je ne les vois pas.
8 -
(porte d' Italie) La porte d'
Italie marquait la frontière est du pays. Le boulevard Kellermann menait vers l'ouest, jusqu'à la poterne des Peupliers. A droite, les ateliers de la snecma avaient l'aspect d'un gros cargo échoué en bordure du boulevard, surtout les nuits où la lune se reflétait sur les vitrages. Un peu plus loin, à gauche, le stade Charléty. La mauvaise herbe poussait à travers les fentes du béton.
9 -
(rue Cardinale) Et pourtant, un après-midi d'été, j'ai retrouvé dans un éclair, au tournant de la rue
Cardinale, quelque chose du Saint-Germain-des-Prés de mon enfance qui ressemblait à la vieille ville de Saint-Tropez, sans les touristes.
10 -
(place du Palais-Royal) La place du
Palais-Royal et sa bouche de métro. Elle donnait accès à un couloir où se succédaient de petites boutiques de cireurs de chaussures avec leur siège en cuir, des vitrines de bijoux en toc et de souvenirs.
11 -
( Gobelins) Hier soir, j'ai accompagné ma fille du côté des
Gobelins. Au retour, le taxi a suivi la rue de la Santé, où un café de ceux qui portaient sur leur enseigne l'inscription : Bois charbons liqueurs était éclairé d'une lumière verte.
12 -
(avenue Henri-Martin) Là, sur le trottoir de l'avenue
Henri-Martin, je me suis dit que les dimanches soir d'hiver sont aussi tristes dans les quartiers de l'Ouest que du côté des Ursulines et sur la place glacée du Panthéon.
13 -
( Montparnasse) Ce soir, je marche sur leurs pas dans un quartier maussade que la tour
Montparnasse voile de deuil. Pendant la journée, elle cache le soleil et projette son ombre sur le boulevard Edgar-Quinet et les rues avoisinantes.
14 -
( Champs-Elysées) Les
Champs-Elysées... Ils sont comme l'étang qu'évoquait une romancière anglaise et au fond duquel se déposent, par couches successives, les échos des voix de tous les promeneurs qui ont rêvé sur ses bords. L'eau moirée conserve pour toujours ces échos et, par les nuits silencieuses, ils se mêlent les uns aux autres...
Les catégories regroupent les endroits présentant un intérêt historique ou documentaire

Le Panthéon. (photo Camus provenance : amaury.photo.over-blog.com)

Pont d'Austerlitz et quai de Bercy (Carte postale ancienne)